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Saint Barth d'après l'écrivain Rémi Cuisinier.

Historique de Saint Barthélemy Lestra

Document établi en mars / avril 2005 par Rémi CUISINIER, écrivain.

 

Du temps des gaulois, en ce lieu il y avait déjà un chemin de passage qui reliait Lyon à Bordeaux.

En 52 avant J.C., lorsque les romains conquirent la Gaule, ils améliorèrent cette voie de communication, en rajoutant plusieurs couches de pierres et d’autres matériaux qui formèrent des states et on appela cette route Lestrada. De nos jours, nous retrouvons encore la racine de ce mot state dans stratosphère et stratifié.

Dans la région, il y avait des lieux de cultes druidiques et les gens étaient païens, mais en l’An 390 Saint Martin évangélisa nos campagnes et passa en ce lieu que l’on appela Saint Martin.

Mais la première paroisse, qui s’établit juste à côté de ce hameau de Saint Martin, prit le nom de Saint Barthélemy, apôtre de Jésus, puis elle devint Saint Barthélemy Lestrada qui deviendra plus tard Saint Barthélemy Lestra.

Au moyen-âge à Bouchalas, il y avait les Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem, et c’est en ce lieu que passaient les croisades. Voilà pourquoi les habitants de Saint Martin et de Saint Barthélemy étaient très pieux.

En 1225, Saint Barthélemy Lestra dépendait des chanoines de Saint Just de Lyon.

A Saint Barthélemy Lestra, on construisit une église et au fil du temps on la rénova. Comme la paroisse n’avait pas de gros moyens financiers, on installa seulement deux cloches. Cela ne passa pas inaperçu auprès des paroissiens de Saint Martin qui en profitèrent pour se moquer de ceux de saint Barthélemy, et ils dirent qu’une cloche sonnait godeli et l’autre godelon, et c’est pour ça que l’on surnomma les habitants de Saint Barthélemy Lestra les Godelons. Dans le vieux français, le godelon était une scie tendue par un arc en bois, dont deux personnes se servaient pour couper le bois. Pour rythmer la cadence, un scieur faisait godeli et l’autre godelon. Il serait intéressant de savoir si cela a un rapprochement avec les deux cloches tirées peut-être par deux personnes, qui étaient peut-être deux scieurs !

Au XVI ième siècle, pour invoquer Saint Roch, patron des bergers et pour arrêter la peste, une chapelle fut construite à Saint Barthélemy Lestra.

Le mars 1659, Claude Terrail achetait le manoir des Tournelles et le domaine de Montmain à Saint Barthélemy Lestra. Il était issu d’une famille célèbre, celle de Pierre Terrail, le légendaire Chevalier Bayard qui était né en 1476 à Pontcharra dans le Dauphiné. Son père était le frère de l’ancêtre de ce Claude Terrail. D’ailleurs, depuis plusieurs générations, les Terrail étaient aussi dans le Lyonnais, le Forez et le Beaujolais.

Pierre Terrail était avait combattu sous le règne de trois Rois de France : Charles VIII, Louis XII et François 1er.

Sous le règne de ce dernier, Pierre Terrail, Chevalier Bayard, s’illustrait par sa bravoure et son courage en 1515, à la victoire de Marignan en Lombardie. C’était en ce lieu que Bayard avait l’honneur d’armer Chevalier François 1er, Roi de France.

La branche des Terrail de Saint Barthélemy Lestra s’éteignait le 27 octobre 1792 avec le décès de Marie Terrail, religieuse.

Au XVII ième siècle, le château de La Garon s’élevait à Saint Barthélemy Lestra. Cette bâtisse appartenait à la famille de Burone qui, à l’origine, était de Gênes et s’appelait de Buroni.

Les de Burone furent maires de Saint Barthélemy Lestra de 1800 à 1830. Justement, le 16 avril 1814, de Burone, le maire, signait avec quelques autres personnes une proclamation en faveur de l’avènement de Louis XVIII Roi de France, qui se terminait ainsi « Vive le Roy et vivent les Bourbons ». Après la révolution de 1789, la commune de Saint Barthélemy Lestra était devenue de moins en moins religieuse, et de plus en plus laïque. Déjà en 1833, il y avait une école communale gratuite.

En 1841, Claude Michel, le nouveau maire, fit un rapport qui constata que les archives municipales, qui dataient depuis la révolution, avaient disparu.

En 1848, la mairie et l’école n’avaient toujours pas de locaux. Les réunions se déroulaient souvent au relais de poste chez le Maire Jean François Blein, maître de poste, et Jean Marie Berthet était son postillon.

Le 29 mai 1847, le conseil municipal décidait la construction d’un lavoir public.

En 1852, le conseil municipal de Saint Barthélemy Lestra vota une subvention d’un franc par élève qui écrivait et de soixante centimes pour celui qui ne faisait qu’apprendre à lire.

Le 15 août 1858, Pierre Péronnet, maire de Saint Barthélemy Lestra, prenait un arrêté contre les étourdis qui se permettant de se promener sur les cadettes de l’église en fumant leur pipe, en causant et en se permettant de s’asseoir sur les escaliers, pendant que Monsieur le Ciré est en chaire. Le maire prévenait qu’il ferait des visites et ferait verbaliser par le garde-champêtre les contrevenants.

En 1861, tous les chemins de la commune étaient empierrés, et il y avait enfin une mairie, mais elle était pleine de gouttières.

En 1866, le conseil municipal votait la reconstruction de l’église. Les travaux de gros œuvres réalisés, lors de la finition le peintre Jean Pierre Laÿs décorait la nouvelle église avec de magnifiques peintures. Il est vrai qu’il était un enfant de Saint Barthélemy : il y était né en 1825 dans une famille nombreuse de petits paysans qui n’avaient que deux vaches et une douzaine de moutons. Lorsque Jean-Pierre Laÿs avait seize ans, ses parents le plaçaient comme valet à Millery, chez le grand peintre Saint-Jean. Après ses dures journées de travail dans la propriété, Jean-Pierre Laÿs apprenait l’aquarelle et la peinture. Après diverses péripéties, plusieurs années plus tard, il devenait un grand peintre spécialiste des fleurs, et il obtenait des grands prix en France et en Europe. Jean-Pierre Laÿs, ce peintre autodidacte sortant « de la queue des vaches », réussissait une carrière exceptionnelle. Il mourait en 1887 et était enterré à Saint Barthélemy Lestra.

En 1867, les habitants de Saint Barthélemy devaient payer une taxe de six francs sur les chiens d’agrément et de deux francs sur les chiens de garde.

En 1869, le préfet de la Loire demandait au conseil municipal s’il voulait un instituteur religieux ou laïc. A l’unanimité, la municipalité voulut conserver son instituteur laïc.

En 1873, la commune de Saint Barthélemy Lestra décidait que dorénavant il y aurait sur la place deux foires par an : le troisième samedi de janvier et le dernier samedi de mai.

En février 1896, Joseph Vacher, l’assassin des bergères, le plus grand tueur en série des deux derniers siècles en France (cinquante-trois crimes) est passé à Saint Barthélemy Lestra et a poursuivi, en vain, une jeune bergère.

Le 18 octobre 1896, un bureau de poste était établi dans le bourg se Saint Barthélemy Lestra, et le 27 mai 1900, il était décidé qu’il y aurait une cabine téléphonique et télégraphique publique.

Il y eut un projet de faire passer le train de la ligne Boën - Saint Héand par une gare à Saint Barthélemy Lestra, et la ligne aurait été en communication directe avec Chazelles Sur Lyon, Saint Symphorien sur Coise et Feurs.

En 1904, les services sanitaires du département voulaient fermer les puits situé sur la place et à l’école. Alors le conseil municipal s’élevait contre cette mesure en disant que l’eau était potable et qu’à Saint Barthélemy il n’y avait pas de cas de typhoïde et de scarlatine.

Au fil du temps, la population a varié, par exemple : après 1931, suite à la grève et à la révolte des canuts à Lyon, les patrons donnèrent le travail du tissage à des gens qui vinrent s’établir dans les montagnes du matin, et c’est ainsi qu’en 1851 la population de Saint Barthélemy Lestra atteignit 910 habitants, puis retomba à 708 habitants en 1904, et en 1982 à 476 habitants et de nos jours ça remonte avec près de 620 habitants en 2005.